En promenade avec les anges

Part 3. Le chant des plantes

Aussi surprenant que cela puisse paraître, je n’ai jamais autant vagabondé que ces derniers mois. A cela, une motivation : apprendre à cultiver la terre pour devenir autonome sur son lieu de vie n’importe où sur la planète. Si j’ai encore le merveilleux souvenir du potager de ma grand-mère, je n’avais jamais réalisé tout l’amour que chacun de ses gestes insufflaient aux creux des sillons. Planter pour récolter, se nourrir, nourrir les autres, comporte une dimension spirituelle, quantique, profondément inspirante. Si le respect de l’écosystème, de son énergie vibratoire intelligente est au cœur de l’intention, alors la graine fait le choix de l’abondance.

Dans la nature sauvage, chaque espèce contribue à la synergie entre tous les êtres vivants. Les besoins des animaux et des plantes s’harmonisent dans des partenariats fondamentaux et l’écosystème se régule de façon autonome. Dans les temps anciens, la place de l’homme, son interventionnisme était très limité. Il cueillait, prélevait ce dont il avait besoin, son impact était quasi nul. La recherche de rendement avec une utilisation massive d’intrants chimiques a bouleversé cet équilibre indispensable à la survie des espèces, y compris la sienne. L’être humain a malheureusement cette capacité à maltraiter ce qui est le plus précieux pour lui.

En maraîchage biologique, chaque geste répond à deux principes : observer et anticiper. En production biologique, si une maladie s’installe, la récolte est perdue, c’est aussi simple que cela. L’utilisation d’intrants organiques est possible en prévention, limitée en curatif. Si je désherbe les fraisiers, ce n’est pas pour retirer une « mauvaise » herbe mais pour permettre au goutte à goutte d’arroser en priorité le pied qui porte de jeunes fruits. J’évite ainsi la dispersion, le gaspillage, d’une ressource précieuse, l’eau. Si je tourne mon attention vers la terre et la plante, je me donne une chance de cueillir de belles fraises pour remplir les paniers des familles dont j’ai la responsabilité. Malheureusement, le travail important de ce type de maraîchage conjugué à la faiblesse des revenus, condamne ce type d’agriculture.

Depuis une dizaine d’années, une autre méthode de conception écologique, globale, holistique se développe et permet de produire tout en respectant les sols, l’écosystème, la biodiversité, c’est la permaculture. Le principe est simple, il consiste à remettre des plantes cultivées en milieu naturel et laisser la phytosociologie faire le reste. La compréhension de la biodiversité, son agencement, la complémentarité du végétal, du minéral, de l’animal repose sur la notion d’équilibre. La nature s’ajuste d’elle-même à ce qui est bon pour elle. En permaculture, l’intervention de l’homme est minime, il observe, écoute, dialogue, accompagne ou laisse faire. Le sol vivant aime la luxuriance, l’abondance. Plus l’homme se donne les moyens de respecter le milieu sauvage, son fonctionnement et plus il a de chance d’assurer sa survie alimentaire. Il ne s’agit plus seulement de faire attention aux ressources, il devient urgent de réapprendre à en faire l’usage.

Si vous hésitez encore sur le sens que vous aimeriez donner à vos dix prochaines années, allez voir ce qui se passe du côté des herbes folles. Laissez-vous envahir par la biodiversité, écoutez chanter les plantes, nourrissez votre lien avec la vie sauvage. La vie appelle la vie, redécouvrez la joie d’un geste simple, celui de tendre la main. Semez des graines, semez partout autour de vous, autant que vous pouvez, chantez, dansez, célébrez la vie, renouez avec votre réserve universelle de sagesse.

Sophie Nougué est Instructrice de plongée. Elle pratique la relaxation aquatique & régulation émotionnelle en thérapie vivante

Pour en savoir plus…

http://www.biaugerme.com

kokopelli-semences.fr

http://www.wwoof.fr

http://www.plantarium.eco