Au-delà de ce temps

A une période de ma vie, je me souviens de m’être sentie démunie. Je ne savais plus ce que je pouvais apporter à la personne que j’aimais pour véritablement contribuer à la rendre heureuse. Il y avait une part de moi, qui avait encore envie de tout donner, et une autre qui jugeait, que tout ce que j’offrais n’était jamais assez bien. Ce ressenti douloureux s’auto-nourissait du feed back de mon propre miroir: manque de confiance et faible estime de soi.

La violence de cette injonction, -contribuer de la façon la plus merveilleuse possible au bonheur de l’autre-, a produit exactement l’effet inverse. L’envie de prendre soin, de nourrir positivement la relation s’est trouvée supplantée par l’insécurité que me procurait la confusion dans laquelle j’étais.

Comprendre que je n’avais pas le pouvoir sur ce que pouvait ressentir l’autre, m’a également pris un peu de temps. Je l’accepte. Cultiver la violence contre soi, ne sert qu’à répéter les mêmes erreurs, les enraciner.

Si j’ai fait le deuil de cette relation, si j’accueille aujourd’hui positivement cet échec, ce n’est pas parce que j’ai nié la souffrance d’avoir perdu cet être cher, mais bien au contraire parce que je me suis reliée à ce qui la rendait si souvent insoutenable. En prenant la mesure de ce qui faisait vraiment sens, ce qui était véritablement précieux pour moi dans cette relation et qui ne m’a jamais quitté, j’ai pu me pardonner et me réparer. Au delà du temps, j’accueille la puissance de l’amour, cette fabuleuse énergie qui vibre encore et encore.

Quand je reviens à la source de mes limitations, l’énergie de transformation, d’évolution que je ressens est bien plus satisfaisante et puissante que celle du déni. Me connecter à ce qui est vivant, en lien, en harmonie profonde avec mon être tout entier, m’ouvre à de nouvelles opportunités autrement plus joyeuses.

Ainsi il en va pour accueillir l’absurdité actuelle qui traverse nos sociétés. A quoi j’ai envie de me relier ? A la peur, au manque, à la colère ?

Ou bien, est-ce que j’ai envie de goûter la douceur des aspirations avec lesquelles je veux vivre sans limite, sans avoir à faire le choix entre l’une ou l’autre ?

Si vous acceptez maintenant de faire le jeu que je vous propose, celui de fermer les yeux, puis demander à quelqu’un de lire ces élans de vie, ces besoins fondamentaux, ci-après listés, – sans être exhaustifs, libre à vous d’ajouter les vôtres-, chacun pourrait ressentir dans le plus profond de sa chair son amour pour la vie, ce lien puissant qui nous restaure dans notre souveraineté. Prenez le temps de respirer chaque mot, trouvez celui qui vous parle, vivez le intensément…

… Appartenance, respect, authenticité, espoir, honnêteté, compassion, amour, libre-arbitre, sens, protection, reliance, participation, espérance, chaleur, accomplissement, inspiration, indépendance, interdépendance, curiosité, acceptation, douceur, considération, continuité, être dans le flot de la vie, clarté, inspiration, confiance, compréhension, être reconnu, rayonner, grandir, congruence, être accepté, ouverture, être entendu, entendre l’autre, légitimité, contribuer, reconnaissance, spontanéité, rêve, enrichir la vie, dignité, rire, insouciance, créativité, paix, justice, enthousiasme, gratitude ….

Grâce à ce jeu, chacun se relie à son être supérieur, à sa capacité d’incarner une nouvelle réalité. Un vortex de plénitude supérieur au confinement dans lequel d’autres aspirent à nous contenir.

Haïku Joie de vivre

Il y a des grands jours pour être heureux

Une succession de petits instants

Nous révèlent les uns aux autres

Je t’aime

tu, il, elle, nous, vous, ils

Gratitude pour la vie qui nous réunit

Sophie Nougué