Le choix du bonheur

Par Sophie Nougué

La perspective prochaine de la fin du confinement en France provoque dans mon corps, une impatience mesurée. Cette sensation, inconnue jusqu’alors au catalogue de mes curiosités, m’invite à la plus grande auto-empathie.

Quand je me connecte à ce qui me donne le plus de joie, ce qui est le plus précieux, le plus vivant à l’intérieur de chacune de mes cellules, je remercie l’Univers et ma bonne étoile de me donner l’amour de la vie. Alors pourquoi ne pas être tout simplement impatiente ?

Si j’ai envie que ce temps entre parenthèse dure encore un peu, c’est parce qu’il m’invite à redécouvrir des besoins indispensables, tels que l’appartenance à une communauté, la compassion, la coopération, l’inspiration et la gratitude pour tout ce que la vie nous offre généreusement.

Depuis le début du confinement, je pratique chaque jour la méditation. Je découvre à quel point, elle est véritablement un soin pour le corps et l’esprit et je me félicite d’en ressentir le besoin. J’avais déjà essayé plusieurs fois d’introduire la méditation dans ma vie, sans arriver à me discipliner au delà de quelques jours. J’étais incapable de donner du sens au vide et de ressentir à quel point, le vide et le plein sont indissociables.

Aujourd’hui, la méditation affine ma capacité à être en lien avec mon énergie intérieure, celle qui permet de s’ouvrir naturellement vers l’extérieur. J’aime la sentir irradier du fond de mon cœur et dessiner un large sourire sur mon visage. Ma joie est pleine de tout ce que j’abandonne en terme de croyances et illusions. Elle m’ancre dans le présent, dans ce qui advient et rien d’autre. Elle renforce ma sérénité, ma confiance, je me sens calme, courageuse et disponible pour soutenir mes amis, mes proches et connaissances.

J’apprécie chaque seconde dans ce qu’elle a d’unique et d’intense. Je simplifie la liste des choses à penser, à faire, à écouter et j’y ajoute une dose de légèreté. Tout est important et rien ne l’est véritablement. Accepter la dualité de la vie redonne de la valeur à chaque acte du quotidien, le rend unique et essentiel. Se reposer, danser, écrire, cueillir une branche de persil, écouter un oiseau et s’envoler avec lui est un plaisir qui réjouit mon enfant intérieur.

Je suis touchée par la générosité d’hommes et de femmes, leur bonté, la résilience et l’amour immense qu’ils déploient pour donner du sens à cette période inédite. Je me rends compte à quel point faire le choix de vivre dans l’harmonie décuple notre capacité et désir de transformation. Dans les ateliers, les formations, conférences, cours de yoga ou de Gaga danse auxquels je participe via Zoom ou Webinars, de très nombreuses et belles personnes font de ce confinement un champ des possibles pour continuer de vivre ensemble et pas chacun chez soi reclus dans ses peurs.

Apprendre à remettre du vivant au centre de sa vie, nourrir ce besoin de lien et d’appartenance, contribue au bien-être de tous. Ressentir et faire circuler cette énergie, soutenir ce flow magique, porter l’intention de cette bienveillance autant pour soi que pour l’autre est un splendide bonheur.

C’est pour cela que ce confinement me plaît. Donner et recevoir du bonheur, laisser libre cours à son imagination et à son expression pour transcender les murs, les frontières, les culture, parfois au péril de sa vie avec cet espoir de dessiner un monde meilleur est un acte d’humilité qui provoque toute mon admiration.

Merci à Séverine Lahet pour sa photo. Coucher de soleil à Biarritz, avril 2020.